Confinement à Katmandou chez Rahul Bharti 2/2
Le confinement se poursuit chez Rahul Bharti à Katmandou. Cela fait plus de 3 mois à présent que nous sommes ici, dont 2 exactement confinés dans la limite du jardin de 500m2 qui s’est transformé pour une grande part en potager. Face à la maison, seul le grand drapeau rouge du Népal du bureau gouvernemental nous rappelle où nous sommes. Hasard ?
Chacun a participé aux tâches avec beaucoup de plaisir. Rahul Bharti, lui, ne s’arrête jamais. Enseigner, nettoyer la cour, nourrir les chiens chaque matin et ramasser leurs excréments, arroser le jardin si besoin, inventer un épouvantail, construire une mini-serre, élaborer les meilleures barrières pour limiter les intrusions des chiens sur la pelouse, retirer les insectes des légumes, créer le potager : radis, roquette, citrouilles, courges, menthe, ail, oignons, piments, aubergines, pommes de terre… et j’en passe. Chef hors pair, Rahul a encore le temps de nous jouer excellemment du djembe, de cuisiner des repas d’anniversaire (le miens ! succulent : parottas farcis, curry eggs, caviar d’aubergines… et un gâteau au chocolat cuit à la poêle où dattes, amandes et lait de coco remplacent délicieusement farine, beurre, œufs et sucre).
Pour ma part, je continue les pratiques du matin : purifier mes organes, yoga ancien et yoga énergétique, exercices énergétiques du matin… et balayer à l’aurore la cuisine ou la terrasse. Puis nous avons 2h de cours, et je répète avec Benjamin des pratiques de massage, plus thérapeutiques et étonnamment élaborées à présent : ces massages nous arrivent des védas, il y a des millénaires et nous en devenons les dépositaires, quel trésor. Un bonheur ! Et nous apprenons de nouveau à intégrer nos 3 premiers mois d’enseignement. Nous terminons par les exercices énergétiques du soir qui, juste avant de se coucher, travaillent sur notre ancrage. Et ça marche. Je commence à goûter le sommeil de l’enfant. Alors qu’il m’est arrivé de demander de baisser le son dans le salon, à présent, j’accepte de m’endormir avec la fête chez les voisins, les aboiements des 6 chiens du voisinage et la musique des films.
Je réalise aujourd’hui l’origine des enseignements de Rahul Bharti, les védas, qu’il a reçu durant des années dans des tribus nomades ignorées. Les védas sont des enseignements qui ont inspiré l’ensemble du continent asiatique dont la médecine chinoise, le reiki, l’astrologie et bien d’autres traditions encore. Dans sa tribu, ils vivaient tous nus, en symbiose avec la nature, la joie de vivre dans l’action et l’écoute consciente du monde. Rahul nous a conseillé de regarder La Forêt d’émeraude, film très proche de son vécu. C’est aussi de ces tribus ancestrales qu’il détient le yoga ancien que j’aime tant, pratiqué régulièrement par tous les jeunes de la tribu pendant 6h de suite, ou encore les méditations actives. En cela, Rahul fait exception. Il a créé le pont entre les sciences humaines ancestrales et les sciences de l’occident. «Là où la science et la médecine moderne capitulent, je suis là » (Rahul Bharti).
Le mois dernier, l’enseignement a changé. Après 2 mois de formation habituelle, Rahul s’est lancé dans une expérience plus personnelle. De la politesse et la joie de vivre ensemble, il nous a encouragés à plus d’individualité, moins faire pour le groupe (repas, ménage…) et plus pour soi tout en étant davantage à l’écoute des uns et des autres. Etre conscient de l’humeur d’autrui, de chaque situation, de notre environnement. Tout un travail.
Aussi, plus précisément, il nous a conseillé d’être plus direct et sincère dans nos relations, sans ménagement et sans peur du conflit. Plutôt que de rester dans l’attente de quelque chose, je demande et je clarifie chaque situation. Lors de ces matins-là, nous rapportons chacun nos expériences quotidiennes qui peuvent sembler parfois infantiles, mais combien révélatrices de qui nous sommes ! Par exemple, sentir sa gêne lorsque l’un d’entre nous a le nez sur son écran alors qu’un autre raconte un vécu délicat au groupe, noter sa voix compressée lorsqu’une phrase négative est exprimée, entendre la non réponse de celui qui préfère éviter que de répondre oui ou non, ou encore contenir son émotion… Ces détails, nous les vivons chaque jour et ils constituent nos humeurs et notre bon fonctionnement psychologique et énergétique. Comment être clair avec soi-même alors que notre parole est bloquée ? Ou que la colère déborde rapidement ? Nos soins énergétiques sur le chakra du cœur, de la gorge, le plexus solaire ou le chi ne vont pas sans une conscience pratiquée au quotidien. Nos habitudes et comportements, patterns and habits, souvent masqués et répétitifs, se révèlent progressivement et nous questionnent… et nous dérangent ! C’est comme un biotope, notre environnement nous façonne, notre intériorité également.
Puis Rahul nous a amenés tour à tour, à être en silence pendant un à plusieurs jours. Moi qui ait vécu la retraite Vipassana au Pérou, je me rends compte à quel point nous étions baignés dans l’immobilité et le silence pour ouvrir la conscience en nous. J’avais vécu cela comme un lavage de cerveau passionnant, qui s’est terminé dès ma sortie, à la fin des 10 jours où comme beaucoup j’ai repris ma vie habituelle. Ici, l’objectif semble identique, devenir plus conscient, certes, mais de manière durable et dans la vie quotidienne. C’est ainsi que je me suis retrouvée en silence alors que certains jouent au ping-pong, regardent un film, jardinent, ou encore d’autres rient. Je découvre que le silence ce n’est pas être enfermé en soi-même. On peut sourire, rire, s’amuser, s’enthousiasmer, voir chantonner, tant qu’on ne parle pas. Alors le silence est d’or. On se rend mieux compte de nos paroles hâtives, nos pensées de jugements, d’envie, de frustration, de colère, notre repli sur soi et bien d’autres. A sa sortie, on pèse davantage le poids des mots.
D’autres ont eu des prises de conscience. Le silence permet plus de temps pour l’observation. C’est ainsi, en observant Pogo, que mon amie Michèle s’est rapprochée des animaux en reconnaissant la part d’Être de ce grand chiot. Le cœur s’ouvre.
Dans l’enseignement de Rahul Bharti, il n’y a pas de pratique qui soit inutile, ni même immobile. L’action est primordiale. On a une pensée ? On y répond par une solution, puis une action. Sujet clos. Idem pour la pensée suivante, et encore et encore….
Alors nous sommes dans l’action : faire des chapatis, des pizzas, des compotes, aider au potager, planter des graines, tamiser la terre, cueillir les épinards, couper les feuilles des Litchis contaminées d’insectes, retirer les mauvaises herbes, jouer au ping-pong, écrire cet article, faire le site de Rahul ou communiquer sur les enseignements de Rahul Bharti qui auront lieu online, dès lundi, exceptionnellement. (https://www.thehealinghands.be).
À ce jour, Rahul va encore un peu plus loin pour nous guider vers plus de confiance en nous, d’ouverture à l’autre, et moins d’ego. Toujours dans la bonne humeur, il nous exprime cette fois plus fermement les indications pour qu’on se mettent davantage au travail. L’esprit a en effet cette facilité parfois à la plainte, la négativité, au jugement, à la mesquinerie… et à la fois, nous choisissons de nourrir cette part-là de notre être… ou pas. Pour ma part, je continue les pratiques de no mind exercice pour calmer mon mental. C’est un travail continuel.
Sans savoir quand les aéroports de Katmandou rouvriront, nous restons plein de gratitude envers Rahul qui nous accueille si généreusement et qui nous donne en permanence le meilleur de lui-même.
Pour lire la suite, cliquer ici.
Plus de photos sur Facebook, cliquer ici.